La mythologie japonaise rassemble l'ensemble des récits mythiques du peuple japonais à l'origine du shinto et influencés par les courants confucianistes et bouddhistes.
À partir du vie siècle, le Japon se met à l'école de la Chine. Il adopte la plupart des éléments de la culture chinoise, comme l'écriture idéographique, le bouddhisme, le protocole chinois de la cour et un code inspiré du confucianisme.
En réaction à cette assimilation, l'empereur Tenmu (667-686), les impératrices Genmei (707-715) et Jitô (686-697) mettent en place des cérémonies et la reconstruction du sanctuaire d'Ise ainsi que la compilation d'ouvrages tels que le Kojiki, le Nihon Shoki, les Norito et les Fudoki, qui parlent des croyances autochtones et fixent les mythes du pays.
C'est à cette époque que s'organise la « voie des kami » (shinto), par opposition à la « voie des bouddhas ». Le Kojiki, très fortement structuré, illustre bien cette volonté de fixation et d'ordonnance des croyances, mais témoigne également d'un univers déjà incompris au moment de son écriture. Le Kojiki est rapidement oublié, et la vie quotidienne des Japonais s'organise autour de divinités populaires qui, pour la plupart, ne revêtent que peu d'importance dans les mythes fondateurs du pays. Le kojiki est redécouvert dès le début du XIXe siècle grâce aux travaux de Motoori Norigana.
Ce sont les seuls témoignages des croyances anciennes du peuple japonais et ils sont écrits à une époque où la pensée est fortement teintée des influences bouddhistes et confucianistes.
1. Le panthéon japonais :
La mythologie japonaise, animiste, permet la vénération de toutes les forces de la nature, les kami(« êtres placés plus haut »). Le Ciel et la Terre sont reliés par un fleuve céleste, qui permet la rencontre entre les kamis du Ciel et ceux de la Terre. Le royaume des Morts est situé sous la Terre.
Les textes mythologiques évoquent quelque huit cents myriades de dieux japonais. La divinité la plus importante est la déesse du Soleil Amaterasu Omikami. D'autres dieux la côtoient, comme le dieu de la Lune, Tsukiyomi no kami ou celui de l'Orage, Susanowo no mikoto. La mer, le vent, la pluie, les montagnes, les rivières et le feu sont également des dieux de la mythologie japonaise. À partir du xe siècle, les empereurs défunts sont déifiés.
2. L'histoire mythologique japonaise :
Au commencement, le Ciel et la Terre ne sont pas encore séparés. Alors apparaissent sept générations de divinités qui, avant de se retirer, donnent ordre au dernier couple, Izanagi no mikoto et Izanami no mikoto, d'aller voir ce qui se passe sous le Ciel.
Le frère et la soeur montent sur un pont flottant, et grâce à une lance, font bouillonner l'eau de la mer. En relevant cette lance, ils laissent tomber quelques gouttes d'eau, et de ces gouttes naît une Terre. Ils y descendent, se regardent et se rencontrent. Après un premier enfant raté, les îles du Japon, les montagnes, les fleuves, le vent, la mer et toutes les forces de la nature sont créés.
Peu après, Izanami donne naissance au feu, mais son enfant la brûle mortellement. Profondément affligé, Izanagi décide d'aller chercher sa compagne au pays de Yomi, le royaume des Morts. Mais il outrepasse l'interdiction de la regarder. Izanami se met violemment en colère contre le dieu. Ce dernier s'enfuit en jetant derrière lui des objets magiques pour la freiner, et lorsqu'il arrive à la frontière du royaume, il obstrue d'une grosse pierre le pays de Yomi.
Se sentant souillé de son contact avec les morts, Izanagi se plonge alors dans l'eau d'une rivière, et de ses ablutions naissent un grand nombre de divinités, dont la déesse du Soleil et du Ciel (Amaterasu Omikami) et les dieux de la Lune (Tsukiyomi no kami) et de l'Orage (Susanowo no mikoto).
Susanowo refuse son héritage et exige d'aller voir sa mère au royaume des Morts. Dès que son père le lui accorde, il décide de faire un détour par le royaume céleste d'Amaterasu et arrive à pas bruyants dans la Haute Plaine céleste.